Comment le financement des marchés financiers peut stimuler les entreprises européennes

  • Un marché européen des capitaux intégré est essentiel pour offrir aux petites et moyennes entreprises (PME) et aux jeunes entreprises un meilleur accès à des options de financement diversifiées au-delà des prêts bancaires traditionnels.
  • Les réformes réglementaires et les instruments financiers innovants, tels que les fonds européens d’investissement à long terme, sont importants pour attirer les investissements privés dans les PME.
  • Des initiatives sont nécessaires pour améliorer la visibilité des PME auprès des investisseurs et faciliter les prêts et les investissements transfrontaliers au sein de l’Union européenne.

Alors que la résilience et la croissance économiques deviennent cruciales, l’Union européenne (UE) reconnaît la nécessité de forger un marché des capitaux unifié et intégré – un réseau cohérent qui facilite l’accès sans faille au financement dans tous les États membres.

En supprimant les obstacles et en harmonisant les réglementations, un tel marché pourrait libérer des capitaux pour les entreprises, en particulier les petites et moyennes entreprises (PME) et les startups qui sont le moteur de l’économie européenne.

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Financing SMEs

Les PME représentent 99 % des entreprises de l’UE et emploient environ 100 millions de personnes – elles sont vitales pour l’innovation et la souveraineté économique de l’Europe. Toutefois, une enquête de la BCE a mis en évidence que les PME se heurtaient à des obstacles plus importants que les grandes entreprises, 14 % d’entre elles faisant état de contraintes de financement.

Les prêts bancaires, traditionnellement la principale source de financement, sont moins accessibles pour ces petites entités, en particulier pour les startups ayant besoin d’un financement plus adaptable, comme le capital-risque, qui est souvent la phase précédant une offre publique d’actions. Cette lacune dans les mécanismes de financement empêche les start-ups de se développer, exacerbée par la perte de Londres en tant que centre de capital-risque de l’UE, malgré certains efforts existants pour améliorer l’accès des PME aux marchés de capitaux.

Par exemple, la Commission européenne a donné la priorité à cet accès, tandis que l’Allemagne et la France ont lancé une feuille de route pour l’Union des marchés de capitaux (UMC), soulignant l’importance des marchés de capitaux pour les startups. Cependant, davantage d’actions sont nécessaires pour renforcer le secteur du capital-risque, diversifier les sources de financement des PME et soutenir la croissance.

Voici à quoi pourraient ressembler les propositions :

  • Simplifier les règles européennes relatives aux fonds d’investissement à long terme.
  • Rendre les conditions d’inscription publique plus flexibles pour les PME et les startups.
  • Améliorer la visibilité de l’entreprise auprès des investisseurs grâce à des informations centralisées.
  • Harmoniser les régimes d’insolvabilité pour encourager les investissements transfrontaliers.

Ces mesures créeraient un environnement plus favorable à la croissance des PME et des start-ups, essentiel pour le développement compétitif et innovant de l’Europe.

Financement reposant sur les banques

Les prêts bancaires sont la principale source de financement pour les entreprises de l’UE, mais sont moins adaptés aux PME et aux startups. L’accessibilité a diminué depuis 2020 en raison de la hausse des taux et du resserrement des critères de prêt. Les exigences strictes des banques en matière de fonds propres limitent leur appétit pour le risque, ce qui entraîne une tarification prudente des prêts pour les PME et les entreprises en démarrage.

Le financement du marché dans l’UE est à la traîne par rapport au Royaume-Uni et aux États-Unis. L’Association pour les marchés financiers en Europe (AFME) rapporte que le capital-risque représentait 2 à 5 % du financement total des PME depuis 2018, contre plus de 10 % au Royaume-Uni. Le capital-risque aux États-Unis a été cinq à 7,5 fois plus élevé que dans l’UE au cours de la dernière décennie. Dans le même temps, le secteur du capital-risque de l’UE est fragmenté, avec des variations importantes entre les États membres.

Les transitions de capitaux à risques vers l’offre publique initiale (IPO) sont moins fréquentes dans l’UE qu’au Royaume-Uni ou aux États-Unis. Le marché européen en 2023 a connu une baisse de 72% des volumes en glissement annuel, bien en dessous des États-Unis et les volumes d’actions émises sont restés similaires à ceux de l’année précédente.

Le business angel, le capital-risque, le private equity et l’entonnoir d’introduction en bourse sont également plus efficaces aux États-Unis et au Royaume-Uni, conduisant souvent les startups européennes à rechercher des inscriptions publiques pour réussir. L’Europe doit s’adapter pour soutenir la croissance et l’innovation de ces entreprises.

Améliorer l’accès des PME aux marchés de capitaux

Le développement d’outils pour attirer davantage d’investissements privés dans les PME est crucial pour soutenir le secteur européen du capital-risque. Les fonds européens d’investissement à long terme destinés à canaliser les investissements vers les PME doivent être davantage ciblés vers ces entreprises. Améliorer l’accessibilité des investisseurs en harmonisant les règles de passeport, en abaissant les barrières à l’entrée et en introduisant des options flexibles de remboursement des investissements pourrait être bénéfique, par exemple.

Un nouveau cadre, qui entrera en vigueur le 10 janvier 2024, vise à simplifier les lignes directrices en matière d’investissement et à élargir l’admissibilité des actifs, indiquant que les progrès en matière d’évolution réglementaire sont nombreux.

La réglementation de l’UE en matière de cotation des entreprises offre une solide protection aux investisseurs, mais peut être contraignante pour les PME qui envisagent de lancer des offres publiques. En réponse, la Commission européenne a mis en œuvre des réformes pour faciliter le processus d’inscription des PME.

Ces réformes comprennent des droits de vote différents pour les entreprises innovantes, des exigences de flottant réduites, des prospectus simplifiés et une rémunération améliorée pour la recherche en investissement. L’efficacité de ces mesures reste à voir.

Renforcer le financement et la transparence des PME

D’autres améliorations, telles qu’un indice boursier paneuropéen pour les PME, pourraient améliorer la visibilité et attirer les investisseurs. L’introduction d’un allègement réglementaire transitoire pour les sociétés nouvellement cotées pourrait réduire les coûts de conformité.

Le point d’accès unique européen prévu pour les informations financières d’ici 2027 vise à consolider et à simplifier l’accès aux données des entreprises, en renforçant la visibilité des PME.

Parallèlement, l’harmonisation des régimes d’insolvabilité de l’UE pourrait faciliter les prêts et la titrisation transfrontaliers, offrant une norme unifiée pour le traitement des entreprises en faillite. Cependant, on pourrait faire davantage pour fournir à l’UE des normes minimales communes en matière de cadre d’insolvabilité.

Si nous voulons faire de l’UMC une réalité et renforcer le développement économique de l’Europe, nous devons stimuler les choix de financement pour exploiter le potentiel de ces puissances innovantes en Europe.

Source Word Economic Forum

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