Sidi Ould Tah élu à la tête de la BAD
Une élection stratégique pour le continent
Le 29 mai 2025, les 81 pays membres de la Banque africaine de développement (BAD) ont élu Sidi Ould Tah comme neuvième président de l’institution. Cet économiste mauritanien, ancien ministre du Développement économique et directeur général de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), succèdera au Dr Akinwumi Adesina le 1er septembre 2025. Élu avec plus de 76 % des voix, il a su rallier un consensus fort autour de sa vision du développement africain, dans un contexte marqué par des défis économiques majeurs.
Un mandat sous le signe de la résilience

Le nouveau président prendra les rênes de la BAD à une période charnière. L’Afrique fait face à des pressions budgétaires accrues, à un recul partiel de l’aide internationale, et à des besoins de financement estimés à plus de 400 milliards de dollars par an. Parmi les premiers chantiers de M. Tah figure la création d’un mécanisme de stabilité financière pour protéger les économies les plus vulnérables. Son expérience au sein de la BADEA, où il a renforcé les relations entre l’Afrique et les pays du Golfe, pourrait lui permettre d’attirer de nouveaux partenaires financiers, au-delà des canaux traditionnels.
Quel avenir pour la Banque africaine de développement ?

Sidi Ould Tah arrive à un moment où la BAD est appelée à jouer un rôle encore plus central dans l’accompagnement des transitions économiques, climatiques et numériques du continent. Les attentes sont grandes : relance de l’investissement dans les infrastructures durables, accompagnement des PME locales, promotion de l’emploi des jeunes, et innovation financière pour accroître l’impact des ressources mobilisées. Sa nomination symbolise une volonté de continuité dans la rigueur, mais aussi une ouverture vers de nouvelles alliances stratégiques, avec pour objectif final de renforcer la souveraineté économique de l’Afrique.